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J’te remercie pour toutes ces fleurs
Elles sont plus belles que celles des autres
Mes voisins vont crever d’envie
Ils te reluquent de bas en haut
Tu sais les visites galantes
Ici c’est rare, même le dimanche
Pour certains la dernière personne
Ca r’monte déjà à des années
Reviens-tu pour danser la gigue
Des prières enfouies dans ta chair, blonde, blonde
Mais tu fatigues, tes paupières tombent, tombent
Pourquoi n’es-tu pas v’nue dimanche
Ne prends pas cet air atterré
Allez, allez, je n’t’en veux pas
Tu fais ta vie de ton côté
Non n’aie pas peur, je n’me plains pas
Il m’a fallu m’faire une raison
Je me suis fait à cette maison
Tu vois qu’ici j’ai fait mon trou
Te souviens-tu quand sur la digue
Nos prières partaient à la chasse aux ombres
Mais tu fatigues, tes paupières tombent, tombent
M’laisse pas tout seul, c’est dur tu sais
D’puis quelques temps je touche le fond
J’essaie d’avoir les pieds sur terre
Nos rapports deviennent plutôt froids
Tu n’es pas bavarde aujourd’hui
Tu traînes une mine de déterrée
Moi aussi j’me sens fatigué
L’hiver est rude pour mes vieux os
Te souviens-tu du goût des figues
Fin de l’été, fond de la bouche, elles fondent, elles fondent
Mais tu fatigues, tes paupières tombent, tombent
Viens-tu à moi pour que naviguent
Les liens du corps qui fuient la terre pour l’onde, pour l’onde
Mais tu fatigues, tes paupières tombent, tombent
La nuit a jeté son linceul, tes paupières tombent, tombent, tombent
En essayant encore de lire, la date inscrite sur ma tombe